Maison des Femmes Thérèse Clerc : des difficultés encore plus importantes après la crise

Maison des Femmes Thérèse Clerc : des difficultés encore plus importantes après la crise

La Maison des Femmes Thérèse Clerc à Montreuil est une association féministe de lutte pour l’émancipation, pour l’accès aux droits, et contre toutes les violences faites aux femmes à Montreuil, dans toute la France et les autres pays du monde.

Avec le confinement mis en place pendant la crise liée au Covid-19, l’association a dû adapter ses missions : priorisation et difficultés rencontrées, voici un retour de leurs actions pendant cette période complexe.

Les propos qui suivent ont été recueillis mi avril 2020

Une priorisation obligatoire 

« Nous restons prioritairement en contact individuel avec les femmes venant régulièrement et celles qui viennent sur notre thématique principale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Les professionnelles, avocates, juristes, psys, conseillères victimologie, droits sociaux restent joignables pour les femmes et nous accompagnons activement quelques femmes en danger à cause du confinement ou très précaires en interpellant nos partenaires habituels, eux mêmes souvent en télétravail… C’est difficile car nous avons l’habitude de travailler en collectif pour que les femmes puissent identifier plus vite les causes patriarcales des violences. »

Des femmes sans ressources pour nourrir leur famille

« Certaines femmes se retrouvent absolument sans ressources, avec des enfants à faire manger à chaque repas sans les tarifs allégés des cantines. Les Restos du Cœur viennent juste de rouvrir pour s’adapter à la situation, et un certain nombre de femmes ne rentrent pas dans les critères de prise en charge, ou n’ont pas pu faire valider leurs titres de séjour à temps pour bénéficier de la CAF.

Nous avons donc lancé une cagnotte pour soutenir celles qui n’avaient aucun revenu et se retrouvent à nourrir les enfants sans cantine. Nous distribuons au fur et à mesure que l’argent rentre. Des groupes de citoyens ajoutent quelques dons en nature.

Le confinement empêche certaines de venir ainsi nous essayons d’y remédier par des dispositifs relais. »

Les plus grandes difficultés arriveront après la crise

« Les difficultés vont surtout arriver après comme partout, car nous risquons d’être débordées lorsque peu à peu le confinement va s’estomper. Nous prenons en compte les propositions de bénévolat plus importantes durant le confinement mais restons attentives sur l’idée de prolonger .

Pour la question financière, nous gérons donc cette petite cagnotte provisoirement car ce n’est pas notre priorité d’agir sur le social, mais plutôt sur les droits juridiques et les changements de mentalités pour faire évoluer la place des femmes dans notre société. Par contre, en temps qu’association nous sommes comme bien d’autres subventionnées en grande partie par l’état et les collectivités locales, mais ces financements sont très précaires et sources d’angoisse sur le devenir de l’association. Aujourd’hui les associations sont en concurrences et les financements sont attribués sur des critères souvent opaques, sans garantie de pérennité et toujours calculés au plus juste car les finasseurs comptent sur notre militantisme. »

D’autres associations ont besoin de votre soutien !

Rendez-vous sur don-coronavirus.org pour soutenir financièrement les acteurs qui se mobilisent contre la crise sanitaire actuelle. Après nos applaudissements, donnons leur les moyens de continuer à aider en participant au mouvement #20h05JeDonne.

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